Joseph Bougoüin est un membre actif du Quintette et Chorale du mercredi. Il en a été particulièrement le secrétaire lors de l’inauguration du livre d’or. Ce mariage, enregistré dans les annales du Quintette et dans les archives de Nantes, est une excellente opportunité de fiabiliser l’identité de chacun des membres (d’autant qu’un autre Joseph Bougoüin s’est fait connaître à Nantes à la même époque et aurait été associé comme architecte avec Georges III Ganuchaud d’après la biographe de l’École des Beaux-Arts de Paris).
Minutes du mariage inscrites dans le livre d’or du Quintette
Une grande solennité nous trouvait tous réunis le 27 décembre 1892. Le Quintette mariait, en l’Église St Paul (hors les murs) son secrétaire M. J. Bougoüin.
Une nombreuse et distinguée assistance venue pour saluer les sympathiques époux a pu juger de l’effet de l’hymne à la Bannière, arrangée pour cette solennité en marche triomphale et jouée avec un grand talent par un aveugle, organiste de ladite Église. Le Quintette s’est fait entendre dans une andante de Raff. Mme Pelletier a chanté avec une grande maëstria l’Ave Maria de Gounod, accompagnée par M. F. Voruz d’une façon brillante ; M. P. Ganuchaud fait vibrer son violon dans la Romance de Sivori.
À six heures et demi, un grand banquet nous réunissait de nouveau avec les invités des deux familles dans la salle de fêtes de Beau-Séjour. Des menus très soignés portaient, en lieu et place d’initiales, et par une délicate attention de M. et Mme F. Voruz, la photographie des deux époux, les bras amoureusement enlacés et fuyant dans les bocages de Beau-Séjour.
Le dîner fut parfait de tous points. De nombreux toasts furent portés à la prospérité des jeunes époux ; aux parents ; aux absents ; au Quintette. Notre honorable Président, avec l’éloquence qui le caractérise, exprima en son nom et au nom de chacun de nous la joie que nous aurions en comptant parmi les membres du Quintette une aussi bonne recrue que la toute gracieuse et tout aimable Madame Bougoüin et qu’elle trouverait au Quintette le plus chaleureux accueil.
De la musique, des chants et des danses nous firent passer le plus agréablement possible la fin de cette heureuse journée.
Le Secrétaire par Intérim : Un alto.
Mariage civil à Nantes la veille
L’AN mil huit cent quatre-vingt-douze, le vingt-six décembre à quatre heure un quart, devant nous, soussigné, Émile Noël Letourneux, Adjoint et Officier de l’État-Civil, délégué de M. le Maire de Nantes, ont comparu, en la Maison Commune, Joseph Marie Bougoüin, commis attaché à la Direction des Douanes, célibataire, fils majeur de feux Alexis Bougoüin, notaire, et Thérèse Virginie De Vaux, son épouse, propriétaire, décédés à Nantes (Loire-Inférieure) et La Flèche (Sarthe) ; né le six février mil huit cent soixante audit Nantes, et y domicilié, boulevard Victor Hugo, d’une part, lequel a justifié du décès de ses aïeuls ;
Et Marie Julie Lemoine, propriétaire, célibataire, fille majeure de Arthur Philomène Eugène Lemoine, entrepreneur, âgé de cinquante-trois ans, et de Marie Claire Jeanne Foulonneau, son épouse, propriétaire, âgée de quarante-trois ans, présents et consentants, née le neuf novembre mil huit cent soixante huit à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), et domiciliée à Nantes, chez ses père et mère, rue Fouré, d’autre part ;
Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entr’eux, et dont les publications, délivrées sans opposition, ont été faites et affichées à Nantes les Dimanches onze et dix-huit décembre courant. Les Actes de naissance des futurs et ceux de décès des père et mère du futur nous ayant été remis, il en a été donné lecture, ainsi que du Chapitre VI du titre V du Code Civil, intitulé du mariage. Ayant ensuite demandé aux futurs s’ils veulent se prendre pour mari et femme, chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, avons prononcé, au nom de la loi, que Joseph Marie Bougoüin et Marie Julie Lemoine sont unis par le mariage.
Et sur l’interpellation par nous adressée aux époux sus-nommés et aux personnes sous l’autorité desquelles ils viennent de contracter mariage, d’avoir à nous déclarer si les conventions de leur union ont été réglées par contrat, ils nous ont répondu affirmativement et que le contrat est en date du dix-sept de ce mois, au rapport de Ludovic Guitton, notaire à Nantes.
De quoi avons dressé acte en présence de Alexandre-Étienne Bougoüin, capitaine au cent quatrième Régiment d’Infanterie, âgé de quarante-un ans, demeurant à Paris (Seine), frère de l’époux ; Fernand-Ludovic Voruz, négociant, âgé de quarante-huit ans, demeurant boulevard Victor Hugo, beau-frère de l’époux ; Eugène-Joseph Lemoine, entrepreneur, âgé de vingt-six ans, demeurant rue Fouré, frère de l’épouse ; et Pierre-André Nicolon, propriétaire, âgé de quatre-vingt-deux ans, demeurant à Couëron (Loire-Inférieure), cousin de l’épouse ; lesquels ainsi que les époux et les père et mère de l’épouse ont signé avec nous le présent acte, après lecture.